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Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques

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Le combat des Munduruku

publiée le 10/04/2025 par Isis

Le peuple Munduruku bloquait depuis le 25 mars 2025 la route nationale 163, principal relais logistique de l’agronegoce brésilien.

Cette protestation était pour solliciter la révocation de la loi qui institue le " seuil temporel " ainsi que pour dénoncer les impasses de l’instance de conciliation qui a été créée de manière monocratique par le juge de la Cour suprême Gilmar Mendes. L’ APIB (Articulation des peuples indigène du Brésil) s’est retirée de cette instance car elle considère que c’est " une négociation forcée qui remet en cause tous les droits autochtones ".

La manifestation a eu lieu sur la principale route par où s’écoule toute la production de soja du centre ouest du Brésil vers les ports d’exportation, soit 1200 camions par jour. En bloquant cette route, les Munduruku mettent en évidence la priorité que l’État brésilien et le président Lula octroient à l’agrobusiness au détriment des peuples autochtones et des forêts.

La manifestation a commencé de manière pacifique avec la participation d’environ 200 autochtones. La justice a été saisie mais a fait prévaloir le droit de manifester sur le droit de circuler.

Au fil du temps, la tension est montée. Au dixième jour, la leader Alessandra Korap Munduruku a rapporté " les camionneurs nous ont avisé qu’ils vont nous tuer si nous ne quittons pas la route. Nous sommes seuls ici, ni le ministère des peuples indigènes ni la FUNAÏ ne sont venus " critiquant ainsi l’absence du gouvernement fédéral.

Compte tenu de la situation de plus en plus délétère sur la route, l’ APIB a sollicité un entretien avec le juge Gilmar Mendes, lequel a accepté de rencontrer l’APIB le 8 avril.

Par conséquent, les manifestants du peuple Munduruku ont libéré la route le 7 avril.

• Afin de mieux comprendre la lutte Munduruku, le CSIA vous propose de lire la lettre émanant du Mouvement Munduruku Ipereg Ayu.